jeudi 26 mai 2011

Conférence du 18 juillet 2011 au Congrès international Szondi à Nice

Les opérateurs de trans-subjectivation, à partir des ateliers du geste
Il suffit d’un geste, écrit François Roustang. Et ce geste, créatif, inventif, prend sa source dans la sensation de vivre et l’étonnante plasticité du corps tout entier.
L’atelier du geste est une thérapie de groupe originale : six personnes (des femmes), une co-animatrice et moi, un espace suffisamment grand, des mouvements, beaucoup de mouvements, des postures et des sensations partagées,…et quelques paroles quand même.
Inspiré du contact-improvisation en danse contemporaine, des transitions corporelles conçues à la manière des objets flottants en systémique et des techniques traditionnelles du corps, l’Atelier du Geste travaille avec et dans la verganglichkeit, l’éphémérité ou l’éphémère destinée, à laquelle Freud fait allusion en 1915. Rencontrant le poète, il laisse entendre que la fragilité, la beauté et l’éphémère sont rares et d’autant plus précieux, de ce fait.
Les analysantes vont y faire des ur-erfahrungen, des expériences originaires. Au fil des co-esthésies, des éprouvances, des co-présentations, des contactances, des dansations et des transes, dans un cadre pluri-postural et une esthétique de l’écart, avec des transgressions créatives et un mouvement général de surprise, les différentes strates de l’humain sont revisitées. Les trajets sont variés et le processus est à la fois d’exploration, d’improvisation et de composition transsubjectives.
Dès lors, il nous faut de nouveaux concepts pour rendre compte de l’effet de métissage : le working-through se décline en feeling and moving-through, en acting-through, en creating-through,… Szondi permet cette théorisation des destinations pulsionnelles et humaines, les néologismes lacaniens (sépartition, corpsification,…) montrent quelque pertinence à témoigner d’une subversion de l’analyse soudain retrouvée, mais c’est surtout, avec Ferenczi, que j’ai osé.
Le désir de l’analyste est-il encore alors d’épisser, d’assembler les cordages en entrelaçant les torons ?