dimanche 21 octobre 2012

Faye Mullen, vers une esthétique de la disparition

Faye Mullen, une jeune artiste canadienne installée à Toronto, se propose "en chair et en os" au travers de vidéos-performances. Elle y explore sensoriellement la présence et l'absence, ou plutôt le cri de la venue-en-présence et la disparition en douceur, la résorption de l'être, dans une sorte d'érotique de la mort. Elle s'immerge totalement dans un bain lacté, y fait l'expérience du "Fort-da", de l'apparaitre et du disparaitre. Dans un champ de blé, elle apparait lentement puis disparait. Nue à même le sol d'un terrain agricole, un voile vient très...très lentement la recouvrir, puis repart au vent tout aussi lentement pour la découvrir à nouveau. Il s'agit essentiellement d'une exploration phénoménologique des transitions, toute en lenteur et subtilité, dans un art dont l'artiste ressort transformée. Nous sommes dans la même veine que Ulrike Bolenz, Sarah Small et Nadia Vadori-Gauthier. Transformer l'être, jouïr en personne du passage, de l'éphémère. Prendre le temps de la porosité, différer de soi-même et traverser les membranes, écrit Nadia Vadori-Gauthier avec son exploration de la Meute dans l'espace public, combiner des éléments à priori paradoxaux et imaginer des situations troublantes, propose Sarah Small dans ses Tableaux Vivants, peindre la fin de l'artiste, mais une fin dans la délectation de la chute, montre Ulrike Bolenz.
 
N'hésitez pas à parcourir le site de Faye Mullen
 
 

jeudi 5 avril 2012

La matière du Geste

Dans les Ateliers du Geste, les récentes propositions de travail vont vers l'exploration de la matière gestuelle, à partir de la lenteur (présente dans des pratiques comme le Tai Chi Chuan et le Butoh), du souffle (infuser le corps du sommet du crâne aux bouts des orteils), du contact (contact avec le sol, l'air, les autres corps, les murs), de la musique (par exemple la bande-son du Grand Fridge que m'a si aimablement procuré Patrick Bonté).
Chaque participante se livre entièrement à la proposition, qu'il s'agisse de fouler le sol, d'émerger du mur tel un bas-relief qui prend vie, du contact-improvisation, du passage du cocon à une verticalité sùre, voire de l'expérience de la mue.
Au fil des Ateliers, les corps se dénouent, s'ouvrent, s'osent, se déploient, enformant progressivement le désir de vie de chacune. Les participantes s'émeuvent, revisitent des émotions difficiles et les traitent par la matière du geste. Parfois, elles explorent cet au-delà d'elles-mêmes et toujours elles témoignent de ces passages par l'origine. Peu à peu, je vois apparaitre ces femmes-libellules de Ulrike Bolenz, qui sortent du repli, déplient leurs ailes, pour bientôt s'envoler vers d'autres horizons.



vendredi 27 janvier 2012

Sortie librairie le 20 février 2012


http://www.piktos.fr/prd_fiche-lg1.php?&motsCles=galasse&edition-nom=dangles&livre=20921

Mouvement et travail corporel en psychanalyse. Les corps analystes, le second ouvrage de Michel Galasse, parait dans la nouvelle collection "Psychothérapie et Psychanalyse intégrative" aux Editions Dangles (Groupe Piktos), ce 20 février 2012. Il se vend au prix de 22 euros.

Si vous êtes clinicien(ne), analysant(e), ou un humain intéressé par la transformation thérapeutique, vous y trouverez des Corps flottants qui deviennent des Corps analystes. Vous y trouverez une intégration de la psychanalyse, des techniques corporelles et des arts contemporains. Vous y trouverez des transitions corporelles originales intégrées au dispositif freudo-ferenczien et szondien, des transitions frontalières, des propositions pour les Ateliers du Geste (thérapie de groupe contemporaine). Vous découvrirez les oeuvres de Ulrike Bolenz, photoplasticienne belgo-allemande.
Vous y lirez une préface de Geneviève Liénard (co-fondatrice de l'école belge de somatanalyse) et une postface du Professeur Jean Kinable (Professeur émérite de l'université catholique de Louvain).

Ce second ouvrage fait suite à un premier livre paru chez Fabert, collection "Psychothérapies créatives", en 2008. Il s'intitulait "Les transitions corporelles dans l'analyse". Il est encore disponible au prix de 25 euros. Ce second ouvrage est plus clinique et intéressera de nombreux lecteurs.

Voici la table des matières, suivie de quelques extraits choisis.
Prélude - Perspectives pour la somatanalyse, par Geneviève Liénard
Liminaire - Oser le contact et le mouvement
1.        Dans le vif du sujet
Marie-Cécile, de l’art des sens aux sens de l’art
2.        Les co(rps)-analysants
Le travail de la membrane, avec Emilie
3.        La mère dans le transfert
Le pouvoir de l’éphémère avec Donatienne et Sofia
4.        Les transgressions créatives
Régression, transgression, progression de cinq analysantes
5.        Les Ateliers du Geste, une thérapie de groupe contemporaine
Quand ça transe-forme la peur d’être
6.        Ulrike Bolenz et les transitions frontalières
L’expérience limite d’Isaline
7.        Le circuit du déploiement transpersonnel
Feeling, moving, acting and creating-through

Dernière note - Trans(e)passer
 Postface. Au vif des polyphonies « âme-corps », par Jean Kinable

Extrait de la préface de Geneviève Liénard

"Peut-on être un bon analyste si on reste coincé dans ses croyances, ses habitudes, ses peurs et ses défenses ? Peut-on alors comme il se doit accompagner le patient là où il va, être à l’écoute de son langage propre ? Que se passe-t-il alors si le patient ne trouve pas les mots pour exprimer ce qu’il a à signifier ?
Michel Galasse lève pour nous ici un pan de sa pratique, il ose exposer sa clinique au risque de se faire critiquer par les « purs », par les psychanalystes qui en sont restés à l’abstinence défensive… Il ose s’avancer en chemin découvert et nous faire partager ses recherches.
Et il a raison car il n’y a, pour aller à la rencontre de certains patients, que la possibilité d’emprunter des chemins nouveaux, peut-être non conformistes, mais qui dit qu’il faut toujours rester orthodoxe ?
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Extrait de la postface du Professeur Jean Kinable:

"L’originalité des études proposées ici, menées sous une inspiration très personnelle, propre à l’auteur (sans parler de l’art unique du praticien), consiste notamment à provoquer ainsi, entre ces courants de pensée divers, des rencontres éloquentes, inédites, étonnantes, tout en renforçant leur capacité à traiter théoriquement et thérapeutiquement d’enjeux cliniques qui, trop souvent, échappent ou résistent à de telles élaborations".